
L’Hôpital de la Pitié Salpêtrière est de loin le plus grand hôpital de Paris mais pas le plus ancien.
Situé dans le treizième arrondissement, juste à côté de la Gare d’Austerlitz, il est reconstruit en 1921 après l’abandon de l’asile d’aliénées et celui de l’hospice en 1968.
La Salpêtrière devient un hôpital à part entière avec toutes les disciplines. Elle retrouve la Pitié, à qui elle était liée à ses origines au XVIIème siècle. En effet, dans les années 1910, la Pitié est reconstruite sur un terrain vacant situé sur le site de la Salpêtrière. Cette nouvelle Pitié fusionne, en 1964, avec la Salpêtrière pour former le groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière, avec, en 1966, la création d’une faculté de médecine associée. Il s’en suit un grande période d’investissements immobiliers (rénovation et construction de nouveaux bâtiments) qui en fait le plus grand groupe hospitalier d’Europe avec une superficie de 33 hectares, plus de 1 700 lits d’hospitalisation et environ 7 800 personnes travaillant sur le site.


En 1656, Louis XIV signe un Édit royal portant sur la création d’une institution, appelée « hôpital général pour le renfermement des pauvres de Paris ». Cette institution est chargée d’interner de gré ou de force les mendiants, les pauvres, les marginaux et les vagabonds perturbant l’ordre et la vie de la capitale. Cet hôpital général doit disposer de plusieurs maisons, dont la Pitié pour les enfants, Bicêtre pour les hommes et un établissement à la Salpêtrière pour les femmes et les jeunes filles. La maison de la Salpêtrière voit ainsi le jour l’année suivante et doit son nom à l’origine des bâtiments qu’elle occupe. En effet, elle est établie sur l’emplacement du « Petit-Arsenal », qui comprend notamment des ateliers et des entrepôts destinés à la fabrication du salpêtre utilisé alors comme poudre à canon.
Pendant deux siècles, la Salpêtrière sera tout à la fois crèche, asile, hospice, prison, maison de redressement, mais pas du tout hôpital au sens moderne du terme. Prévue pour accueillir 4 000 personnes, elle en compte près de 8 000 à la veille de la Révolution.


À compter de la fin du XVIIIème siècle, l’hospice devient un véritable lieu de soins. Jean-Etienne Esquirol (1772-1840) et Philippe Pinel (1745-1826) améliorent progressivement le traitement réservé aux malades mentaux. Ce dernier décide de libérer les aliénés de leurs chaînes et l’on commence à soigner les malades mentaux, jusque-là réputés incurables. Par la suite, les travaux de Jean-Martin Charcot aboutissent à la création, à la Salpêtrière, de la première chaire mondiale de neurologie, en 1882.
L’enclave est immense et permet d’accueillir d’autres entités, en particulier l’ICM Institut-Cerveau-Moëlle épinière et l’INSERM. Souvenez-vous, le Professeur Saillant nous en annonçât la création à l’occasion d’une conférence qu’il nous donnât à la Sorbonne il y a quelques années : Tout s’est mis en place très exactement comme il l’avait expliqué !

Photos Rose-Marie Wilbert & Bernard Gomel
Textes extraits des sites Pitié Salpêtrière