Séjour de 4 jours du 12 au 15 octobre 2017
A mi-chemin entre le nord et le sud du pays, Lisbonne capitale du Portugal est également la plus grande ville du pays et la 9ème agglomération européenne. La légende voudrait que son origine remonte à Ulysse mais ce sont les Phéniciens qui fondent la ville en 1200 avant J-C. Son nom viendrait d’ailleurs du Phénicien Olissipo qui signifie « rade sereine ».
Vasco de Gama, célèbre navigateur contribua à l’enrichissement de la ville et le grand poète Camõens décrivait la Cité Blanche comme « la princesse incontestée des autres cités du monde, devant qui cède la mer profonde ». Lisbonne et ses sept collines surplombe la Mer de Paille, la rive droite du Tage ainsi nommée pour les reflets dorés qui ondoient à sa surface. Haute en couleurs; la ville charme par ses édifices aux teintes pastelles et le dédale de ses ruelles pavées de basalte et de calcaire qui concourent à son caractère pittoresque.
Le premier jour, nous sommes arrivés juste à temps pour le déjeuner, ensuite nous avons marché dans le quartier de l’Alfama connu pour son dédale de ruelles tortueuses et ses escaliers dits « coupés » qui dessinent les flancs pentus des collines de la Ville Blanche. Ce quartier cosmopolite tire son nom de l’origine nord-africaine des populations qui l’habitaient dans les premiers temps de son peuplement. De l’arabe al-hama qui signifie eaux chaudes en référence aux fontaines thermales situées à largo das Alcaçarias.
Nous sommes passés devant la casa dos Bicos, maison historique datant du XVIème siècle érigée entre 1521 et 1523, très connue pour la curiosité de sa façade de « pointes » influencée par l’architecture italienne de l’époque Renaissance notamment le Palais des Diamants à Ferrare en Emilie-Romagne, elle mêle également des décorations caractéristiques du style manuélin.
Nous avons continué la visite avec le quartier populaire de Bairro Alto, littéralement le Quartier Haut. Fondé au XVIème siècle, il a conservé son caractère pittoresque et offre de belles vues sur la ville. Aujourd’hui, le quartier est prisé par les stylistes et artisans d’art, les boutiques spécialisées dans la mode et le design fleurissent un peu partout sans compter les restaurants et les maisons folkloriques où se produisent les spectacles de fado.
Nous sommes montés en haut de la colline en utilisant l’élévateur Santa Justa pour une vue surplombant le cœur de Lisbonne. Agréable pause au café A Brasileira, assidûment fréquenté par Fernando Pessoa.
Le deuxième jour, nous avons poursuivi la découverte de Lisbonne par le quartier de Bélem, situé à l’ouest de la ville. A l’époque des Grandes Découvertes, c’est de là que partaient les navires qui se lançaient à la conquête de terres inconnues.
Puis nous avons visité du monastère des Hiéronymites construit sur l’ancien emplacement d’un ermitage. Le roi Manuel fit bâtir au XVème siècle ce magnifique monastère destiné à accueillir l’ordre des Hiéronymites qui lui donnèrent son nom. Considéré comme l’une des œuvres maîtresses du style manuélin, l’édifice se distingue par la richesse de son décor « plateresque » caractéristique de l’esthétique de cette époque qu’on l’on doit à l’architecte João de Castilho.
Et nous avons poursuivi avec une promenade le long du Tage qui offre une superbe vue sur la Tour de Bélem monument emblématique de la ville de Lisbonne. La tour porte également de nom de Tour Saint-Vincent en l’honneur du saint-patron protecteur de la ville.
Elle conjugue les styles roman et gothique dans sa construction mais sa décoration délicate est typique de l’esthétique manuéline qui opère cette synthèse des courants architecturaux.

Elégante gardienne de l’embouchure du fleuve, la Tour fut bâtie entre 1514 et 1519 par Francisco de Arruda afin de défendre la ville et le monastère des Hiéronymites. Les deux édifices furent d’ailleurs conjointement inscrits au Patrimoine Mondial de l’UNESCO en 1983 en tant que bien sériel. C’est également un hommage aux expéditions de Vasco de Gama.
Nous avons continué la balade avec un passage devant le Monument de la Découverte, autre allusion au passé glorieux des navigateurs portugais partis à la conquête du monde. Cette œuvre du sculpteur Leopoldo de Almeida mesure 52m de haut et fut érigée en 1960 pour le 500ème anniversaire de la mort du roi Henri le Navigateur, grand mécène de son époque aujourd’hui considéré comme l’instigateur de l’expansion coloniale. Une immense proue tournée vers la mer, des sculptures en haut relief se détachent, on y voit l’infante Don Henrique suivi d’une foule de protagonistes qui représentent d’importantes figures de l’histoire portugaise.
L’après-midi, nous avons visité le musée d’Art Ancien, situé dans l’ancien palais des Comtes d’Alvor, qui possède une remarquable collection d’œuvres d’art provenant en partie de la confiscation des biens des couvents au moment de la suppression des ordres religieux au XIXe siècle.

Ces collections réunissent des peintures, sculptures, céramiques, orfèvrerie, mobiliers, liées à l’histoire du Portugal. Parmi les peintures des écoles européennes se trouve l’extraordinaire Tentation de St. Antoine de Jérôme Bosch.

Le troisième jour, nous avons pris la route pour Tomar, cette ville située sur les rives de Nabão est marquée par son histoire religieuse. Au sommet d’une colline boisée, trône un château-fort bâti en 1160 par Gualdim Pais, grand maître de l’ordre des Templiers.
C’est au cœur de ce château que se trouve le célèbre Couvent du Christ classé au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1983.

Le couvent du Christ qui devint en 1356 le siège de l’ordre des Chevaliers du Christ, fut créé lors de la dissolution des Templiers par le pape Clément V en 1314.
Nous avons découvert de ce joyau historique à la confluence des styles roman, gothique, manuélin et renaissance. Ensemble architectural d’une grande complexité, le couvent du Christ abrite, parmi ses plus belles réalisations, la rotonde des Templiers, une construction octogonale ornée de peintures du XVIème siècle ainsi que des statues en bois polychrome. Le Grand cloître renaissance, d’un dépouillement austère, tranche avec la richesse des décorations manuélines des fenêtres, conçues par l’architecte Diogo de Arruda entre 1510 et 1513.
Son chœur, orné de vitraux du XVIème siècle représentant des scènes de la vie de la Vierge, est complété par sept chapelles rayonnantes restées inachevées. Son exceptionnelle beauté, reconnue chef d’œuvre du génie humain par l’ICOMOS, lui vaut d’être classé au Patrimoine Mondial de l’Humanité en 1983.
Nous avons repris la route en direction de Batalha, petite ville du centre du Portugal dans la province de l’Estrémadure. Fondée par Jean 1er la création de la ville est concomitante de la construction du monastère chef d’œuvre d’architectural qui mêle les styles gothique et manuélin. Edifié pour célébrer la victoire des portugais sur les castillans durant la bataille d’Aljubarrota en 1385, le monastère Sainte-Marie-de-la-Victoire est aujourd’hui connu sous le nom de monastère de Batalha. Il est constitué de deux cloîtres où la simplicité du gothique s’allie harmonieusement avec les décors manuélins, d’une chapelle, qui abrite les tombeaux du roi Jean 1er et son épouse et d’une église très vaste et élancée.


Nous avons poursuivi la visite vers Alcobaça petite ville au nord de Lisbonne située au cœur d’une région agricole aux confluents de l’Alcoa et de la Baça qui lui donnèrent son nom. Découverte du monastère cistercien Santa Maria, fondé au XIIème siècle par le roi Alphonse 1er durant la Reconquête qui en fit don à l’ordre des cisterciens.
Il s’agit de l’une des plus belles abbayes du Moyen-Age central aussi appelé Moyen-Age ‘‘classique’’. Ses amples dimensions, l’élégance de son style architectural et la noblesse de ses matériaux en font l’un des trésors du patrimoine régional. L’abbaye abrite le cloître du silence édifié au XIVème siècle dont le charme tient à la simplicité de son décor. Toutefois, un détail qui peut paraître surprenant aux vues de la sobriété des lieux, une gargouille rhinocéros pour le moins énigmatique. L’extrême beauté du monument explique son inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1989. Il a également été déclaré, en 2007, l’une des sept Merveilles du Portugal.
De retour vers Lisbonne, le soir, nous avons écouté un émouvant récital de Fado.
Le quatrième jour, nous avons visité le musée de la Fondation Calouste Gulbenkian, magnifique collection réunie par l’Arménien amateur d’art ; elle comprend des œuvres antiques, orientales, extrême-orientales mais aussi une remarquable section d’art européen (très belles pièces de René Lalique et belles pièces d’orfèvrerie) de l’époque médiévale jusqu’aux années 1950.

Les bâtiments se fondent dans un paysage merveilleux peuplé de statues, conçu dans un parti pris graphique, avec cheminement sur des dalles géométriques, amphithéâtre minimaliste, et grand bassin central, havre de fraîcheur l’été.
Il s’y trouve aussi un bâtiment consacré à l’art contemporain…
Le déjeuner fut pantagruélique dans un restaurant spécialisé dans les grillades et l’après-midi, après avoir passé un moment au bord du Tage faute d’avoir pu faire une balade en Tramway car ils étaient à l’arrêt ce jour là, nous avons été transférés à l’aéroport pour le retour.
Texte inspiré de la brochure « Art et vie »
Photos Bernard Gomel
























































