Visite de l’Hôtel de Lauzun

Avec la complicité de M. Soléransky, en octobre 2015

Classé aux Monuments Historiques en 1906, l’hôtel a connu une vie agitée. Le premier propriétaire, Charles Gruyn, un négociant enrichi, voulait montrer sa réussite en se faisant construire un hôtel particulier. Pour ce faire, En 1656, il fait appel à l’architecte Charles Chamois (second architecte de Le Vau).

Mais c’est le nom du propriétaire suivant qui donne son nom à l’hôtel : Antonin Nompar de Caumont, flamboyant duc de Lauzun. Un noble connu pour son arrogance et ses frasques multiples qui aurait été le mari secret de la Grande Mademoiselle, cousine germaine de Louis XIV.Au cours du XVIIIe siècle se succèdent de nombreux acquéreurs mais progressivement, l’hôtel est délaissé. Dans la demeure à l’abandon, des artisans installent leurs ateliers et précipitent la dégradation des lieux.

En 1842, un amateur d’art fortuné, le baron Pichon, acquiert l’hôtel et lui redonne son lustre d’antan après d’importants travaux de restauration. L’aristocrate loue une partie des lieux à des écrivains : Charles Baudelaire, Théophile Gautier, Roger de Beauvoir qui mènent une vie de bohème et organisent des dîners où ils consomment une confiture verte, notamment à base de haschisch, formant ainsi le fameux « club des Haschischins ».

A la mort de Pichon, l’hôtel est encore une fois vendu. En 1928, la Ville de Paris en fait l’acquisition. Depuis cette date, l’hôtel sert de cadre exceptionnel pour des dîners officiels (réceptions de la reine Élisabeth II d’Angleterre, du roi Juan Carlos d’Espagne, etc.), concerts, tournages de films, enregistrements d’émissions (notamment France Culture), colloques, etc. Depuis 2013, l’hôtel abrite également L’Institut d’études avancées de Paris (IEA), un centre de recherche international de très haut niveau dédié aux sciences humaines et sociales. Autant d’usages qui permettent à cet écrin d’histoire d’émerveiller les époques qu’il traverse.

Texte site de l’Hôtel de Lauzun

Photos Bernard Gomel