Visite du Conseil d’Etat

Visite commentée en décembre 2013

Le cardinal de Richelieu acheta en 1624 l’hôtel de Rambouillet, au nord du Louvre, pour en faire un palais. Il acquit également les terres situées entre l’hôtel et l’enceinte médiévale de Paris. L’architecte Lemercier reçut la direction des travaux du « Palais-Cardinal ».

Le cardinal était un collectionneur d’œuvres d’art. Il installa deux galeries de peinture, l’une dans l’aile sud-ouest dite « Petite Galerie », et l’autre dans l’aile nord-ouest dite « Galerie des hommes illustres ». De cette dernière subsistent encore aujourd’hui quelques tableaux de Philippe de Champaigne et de Simon Vouet.

Il ne reste du Palais-Cardinal que la Galerie des proues qui correspond à la façade de l’aile nord-est donnant sur la Cour d’honneur. Cette galerie doit son nom aux bas-reliefs représentant des proues de navires, qui rappellent que Richelieu était Grand-Maître de la navigation.

Le cardinal avait prévu que le roi hériterait de sa demeure. C’est pourquoi Anne d’Autriche, régente, et le jeune Louis XIV résidèrent dans l’aile nord-est, à partir de 1643. Louis XIV ne quitte le Palais-Royal pour le Louvre qu’en 1661.

Certains événements mouvementés de la Fronde eurent lieu au Palais-Royal. Le peuple parisien y pénétra même pour voir le jeune roi. Louis XIV supporta difficilement cette humiliation et n’oublia jamais qu’il dut un jour s’enfuir à Saint-Germain-en-Laye.

Molière, directeur de la troupe du roi, s’établit au Palais-Royal où il joua presque toutes ses pièces.

C’est dans ce théâtre qu’il fut saisi par le malaise qui devait lui être fatal, le 17 février 1673, à l’issue d’une représentation du Malade imaginaire. Par la suite, la salle fut réservée aux opéras de Lully.

Cette salle se trouvait vraisemblablement à l’emplacement de l’actuelle salle du contentieux.

La Révolution et l’Empire ne modifièrent rien à l’architecture du Palais-Royal. Pendant l’exil de la famille d’Orléans, le Palais-Royal accueillit successivement les conseils du Directoire puis, sous le Consulat, le Tribunat.

Le palais revint au domaine de l’État avec la Troisième République. Or le Conseil d’État se trouvait sans bâtiment depuis que le Palais d’Orsay avait complètement brûlé pendant la Commune.

Dès l’été 1871, le gouvernement décida d’installer le Conseil d’État au Palais- Royal : le bâtiment central et les deux ailes de la Cour de l’horloge lui furent attribués, ainsi qu’une partie de l’aile Valois et la salle Napoléon, dans l’aile Montpensier.

Etabli temporairement à Versailles, le Conseil d’État ne vint au Palais-Royal qu’en 1875.

Prosper Chabrol mena les travaux de restauration de 1872 à 1874. Il aménagea notamment, à cette époque, la salle du contentieux. Wilbrod, son fils, travailla quant à lui à la redistribution des espaces intérieurs. Depuis cette époque, celle-ci n’a pas sensiblement changé.

Texte issu de la présentation sur son site du Conseil d’Etat

Photos Bernard Gomel